Le marché du transport ferroviaire de marchandise américain se prépare à assister à la naissance d’un géant capable de relier les côtes est et ouest. La compagnie Union Pacific va racheter son concurrent Norfolk Southern pour créer le premier opérateur de fret ferroviaire aux États-Unis. L’opération prévue en 2027 valorise la cible 72 Md€ (85 Md$) et constituera un ensemble évalué à 215 Md€ (250 Md$), selon un communiqué conjoint émis fin juillet. « Il faut regarder les choses en face, notre industrie pâtit depuis deux décennies d’une croissance réduite des volumes. Nous avons perdu des parts sur le transport routier et c’est le seul moyen de renverser la tendance », explique l’un des dirigeants de Norfolk Southern, Mark George. Entre 1998 et 2022, la part du rail est passée de plus de 14 % à 6 % aux États-Unis. Actuellement, les deux compagnies s’échangent un million de chargements par an. La fusion devrait favoriser la croissance en éliminant les transferts sur les hubs géants de Chicago et de Memphis, tout en offrant un service plus rapide et simplifié grâce à une facturation unique. Selon la même source, le trajet transcontinental des marchandises pourrait « s’améliorer de 24 à 48 heures ». Les deux parties comptent mieux exploiter les marchés situés le long du fleuve Mississippi et visent 1,5 Md€ (1,75 Md$) de chiffre d’affaires supplémentaire au bout de trois ans.
L’autorité antitrust devrait mettre plus d’un an avant de rendre ses conclusions sur ce projet de fusion destiné à raccorder le réseau de Norfolk Southern, concentré dans le tiers est du pays, à celui d’Union Pacific, qui couvre les deux autres tiers jusqu’à la côte pacifique. Il permettra de dépasser le n° 1 du fret américain BNSF présent sur les deux tiers de l’Ouest américain, issu lui-même d’une succession de concentrations.