Longtemps les ports français se sont concurrencés. Illustrée par Haropa, unissant les ports séquaniens du Havre, de Rouen et de Paris, l’approche plus collaborative par façade ou par corridor gagne du terrain. En témoigne le projet Aquitania Wind Energy (AWE) lancé par 4 ports de commerce de Nouvelle-Aquitaine dans l’éolien flottant. Avec le soutien de la Région et de la Chambre de commerce et d’industrie, il rassemble les ports de Bayonne (site de Tarnos), Bordeaux (site du Verdon-sur-Mer), La Rochelle (anse Saint-Marc, La Repentie) et Rochefort. Son but : réaliser des aménagements portuaires nécessaires au développement de l’éolien en mer.
Autrement dit, AWE vise « à structurer un réseau portuaire intégré et compétitif, capable de gérer des opérations de grande envergure », allant de l’assemblage de flotteurs à la maintenance des parcs offshores. Au sein de « l’alliance » coordonnée par le grand port maritime de La Rochelle, chaque port aura un rôle spécifique. La production et l’exportation des éléments en acier des flotteurs et autres composants seront réalisées à Bayonne. Bordeaux assurera l’assemblage des flotteurs en acier ou béton puis leur mise à l’eau. L’intégration des éoliennes sur flotteurs, le stockage des mâts, pâles et turbines ainsi que la maintenance des parcs sont confiés à La Rochelle. Rochefort pilotera enfin le stockage et l’expédition des équipements d’ancrage.
Le budget du projet AWE est estimé à 207,8 M€ avec une aide publique attendue de 129 M€. Pour obtenir cette aide qui vise à moderniser les infrastructures portuaires existantes, le consortium des 4 ports a candidaté en janvier dernier à l’appel à projets de l’Ademe « Infrastructures portuaires métropolitaines pour l’industrie de l’éolien flottant ». Ce dernier est doté de 183 M€.
Sur les 45 GW de capacité installée d’éolien en mer que la France ambitionne d’ici 2050, 7 GW sont prévus en Nouvelle-Aquitaine via les parcs Oléron 1 et 2 ainsi que Golfe de Gascogne Sud. La construction, l’exploitation et la maintenance de ces parcs généreraient 2,2 Md€ de valeur ajoutée en Nouvelle-Aquitaine et plus d’un millier d’emplois. D’ores et déjà, 165 entreprises néo-aquitaines ont déclaré leur positionnement sur le marché de l’éolien en mer et 56 d’entre elles y réalisent déjà un chiffre d’affaires.
