« Que faire quand la vitesse des bus baisse ? », demande la FNAUT

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La vitesse des autobus est en baisse dans de nombreux réseaux. Jean Castex, président de la RATP, a annoncé que sur l’ensemble du réseau de bus et dans la période 2000 à 2022, « on a enregistré une baisse de la vitesse commerciale, passée de 15 km/h à 14 km/h » (-7 %). En réalité, en tenant compte de l’évolution de la répartition de l’offre, la baisse est bien plus sévère. À Paris et en banlieue, l’évolution a été la suivante :

2000

2008

2013

2016

2017

2018

2019

2022

Paris

13,3

12,3

12,5

11,3

11

11

10,6

Banlieue

18,3

16,6

16,5

15,6

15,3

15,2

14,9

Source : RATP – données en km/h

Soit une baisse de plus de 18 % avec les conséquences sur le coût pour les entreprises qui financent la majorité du déficit.

La Fédération nationale des usagers des Transports (FNAUT) s’interroge. Pour savoir si « cette baisse de la vitesse […] se retrouve dans les [autres] réseaux et si oui, à quels moments et dans quelles situations sont perdues ces précieuses minutes ». Et voir si « la baisse de vitesse commerciale touche plutôt les heures de pointe ou les heures creuses et si l’augmentation des temps de parcours est imputable au temps de roulage ou au temps d’échange passagers aux stations ».

Les statistiques de l’Union des transports publics ont répondu à la première interrogation. La baisse concerne les 24 réseaux des villes de plus de 250 000 habitants où la vitesse d’exploitation est passée de 15,5 km/h en 2012 à 15 km/h en 2018.

Pour répondre aux autres questions, la FNAUT a commandé une étude à Jean-Marie Beauvais et Benoit Oillo. Avec des données tirées des équipements d’informatique d’exploitation embarquée des véhicules, issues de deux lignes Chronobus nantaises.

On constate que la baisse de la vitesse ne touche pas que les heures de pointe, et que les temps de « roulage » comme les temps d’arrêt en station augmentent. En raison de la progression du trafic des bus, de l’urbanisation (stations supplémentaires) et de l’augmentation de la circulation – y compris celle des vélos dans les couloirs réservés !

Les mesures préconisées pour mettre un terme à cette dégradation de la vitesse des bus touchent l’exploitation (fluidification des entrées avec montée par toutes les portes de véhicules), l’aménagement des bus (capacité suffisante, plusieurs larges portes, fluidification des flux intérieurs) et celle des stations (allongement des quais, distance entre quai et distributeurs de billets). Mais également l’aménagement de la voirie (réserver une voie par sens pour les bus et adopter un partage de la voirie en faveur des vélos et des piétons au détriment des voitures et non des autobus).

Michel Chlastacz

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