Malmené pendant la pandémie de la Covid-19, le transport aérien de fret mondial a dès à présent rattrapé son niveau d’avant pandémie. Il a affiché en 2024 sa plus forte croissance annuelle depuis une décennie (selon l’IATA) alors que déjà, en 2023, la demande mondiale de transport (en CTK) avait crû de 11,1 % et la capacité de 7,1 %. La demande devrait même progresser de 6 % en 2025. Cette croissance n’est qu’un début : selon une étude de Boeing, le fret aérien se développera de 4 % en moyenne par an durant les vingt prochaines années, dopé notamment par l’explosion du commerce électronique et le déplacement géographique des chaînes d’approvisionnement.
Conséquence, la flotte mondiale des gros porteurs cargos va presque doubler, passant de 2 340 appareils en 2023 à 3 900 en 2043. Ce qui impliquera, en raison du remplacement d’appareils mis au rebut, la livraison de 2 845 avions, 1 005 neufs et 1 840 provenant de la reconversion d’appareils passagers.
La flotte cargo d’Asie-Pacifique est appelée à tripler pour atteindre 980 appareils ; celle d’Amérique du Nord suivra de près avec 955 appareils, représentant à eux deux les 2/3 des livraisons mondiales. Parallèlement, le marché indien intérieur est appelé à quadrupler.
Pour répondre à cette croissance, plusieurs opérateurs ont d’ores et déjà entrepris le rajeunissement de leur flotte fret, tel DHL qui a commandé 8 nouveaux Boeing 777F et plusieurs avions de moindre taille ou CMA CGM Air Cargo qui s’équipe de nouveaux Boeing 777F et d’Airbus A350F.
Parallèlement, les compagnies investissent dans les structures sol : ainsi DHL ouvrira en juillet 2025 à Lyon-Saint-Exupéry, une nouvelle plateforme de 21 000 m2 attenante aux pistes, pour un coût de 121 M€.