Loin de se résorber, les difficultés de tous ordres s’amoncellent sur Boeing : industrielles, financières et sociales. Outre les deux accidents de 737 MAX en 2018 et 2019 qui avaient fait 346 morts et entraîné l’arrêt total de sa production, le biréacteur continue d’être sujet aux critiques (porte arrachée en vol en janvier 2024, composants non conformes l’été dernier, etc.). De plus, d’autres modèles de l’avionneur font l’objet de malfaçons répétées, à l’image du 787 Dreamliner. Plus grave, en dehors des problèmes rencontrés dans le spatial, le nouveau gros porteur 777X, attendu initialement pour 2020, ne devrait entrer en service que fin 2025-début 2026, à la suite de nombreux problèmes rencontrés lors des vols d’essai. Alors que cette version a déjà été commandée à 500 exemplaires, par Emirates notamment (qui totalise plus de 50 Md$ de commandes de 777 et de 787), ces retards ont de multiples conséquences pour le constructeur comme pour ses clients.
Outre ces difficultés qui se sont traduites par une perte de 5,5 Md€ au 3e trimestre, l’avionneur a dû faire face à une grève dure déclenchée le 13 septembre dernier par 33 000 salariés de la côte Ouest et qui vient de se terminer. Cette grève aura néanmoins coûté 10 Md$ au groupe qui prévoit une hausse des salaires et de diverses primes. Boeing reste confiant dans sa capacité à redresser rapidement la situation, mais il a notamment dû s’engager à construire son futur avion (à échéance 2035) dans ses usines de la côte Ouest.
Parmi les coupes sombres décidées par Boeing pour remédier à la situation, le groupe a acté la suppression de 4,3 Md$ par an d’équipements et de services achetés en France, ce qui devrait avoir des conséquences sur une centaine de sous-traitants.