L’adaptabilité permanente est un facteur clé de succès des compagnies low cost

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S’adapter en permanence aux conditions du marché et aux attentes du public tout en rentabilisant au maximum les services proposés : les compagnies low cost restent fidèles à ces principes de base qui ont fait leur croissance. En France, leur trafic est passé, entre 2019 et 2023, de 70,6 à 80,3 millions de passagers (+ 13,8 %) alors que le trafic traditionnel se redressait lentement (- 19,2 %). Ainsi, de 35,1 % du trafic hexagonal en 2019, le low cost a bouclé 2023 sur une part de marché de 43,2 %, pour seulement 30 % du nombre des mouvements. La part de marché est partout en progression à l’exception des aéroports de Roissy, de Bâle, de Toulouse et de Bastia.

2024 aura démontré cette adaptation permanente des grands opérateurs low cost, qui n’hésitent pas à remettre en cause des positions acquises de longue date. Alors qu’easyJet décidait de fermer sa base de Toulouse où il totalisait 2 millions de passagers en 2023, tout en poursuivant sa desserte, Ryanair, pour sa part, quittait Bordeaux avec fracas fin novembre 2024. Une décision d’autant plus inattendue que la compagnie y était installée depuis quatorze ans, avec 3 avions et 90 personnes, et qu’elle y opérait 40 vols quotidiens (départ/arrivée). Raison invoquée : l’augmentation des coûts décidée par l’aéroport et sans doute aussi la recherche perpétuelle de bases moins coûteuses ou, l’hypothèse d’une arrivée sur Paris-Orly, prévue en avril 2025, où 8 000 créneaux horaires étaient à prendre, à la suite notamment de la faillite d’Aigle Azur. Si le projet a finalement été abandonné, là encore en raison des coûts demandés, le fait que Ryanair ait examiné l’option de s’installer sur le 2e plus grand aéroport de l’Hexagone révèle une évolution vers la desserte de plateformes plus importantes, à l’instar d’easyJet et de Transavia. Cette dernière aura presque remplacé Air France sur le court et le moyen-courrier à Orly, d’ici 2026.

Cette adaptation constante qui se lit également dans les ouvertures/fermetures de lignes explique que Ryanair aura transporté en 2024, 5,7 millions de passagers, soit 19 % de plus qu’en 2023.

Outre l’ajout de nouvelles destinations suivant les goûts de la clientèle, l’extension continue de leur réseau, leur desserte de la province (52,4 millions sur les 80 millions transportés en France en 2023) et leur flexibilité en matière de calendrier, de dessertes et de tarifs, comme le fait Volotea, les compagnies low cost semblent également de plus en plus désireuses de toucher de nouvelles clientèles. Et notamment, celles « affaires » ou « professionnelles », localisées sur les grandes plateformes. C’est évidemment le cas de Transavia, mais c’est aussi le but avoué d’easyJet qui a déjà ouvert et rajoute des lignes depuis Paris et les métropoles régionales vers des destinations « affaires ».

Cela pourrait-il conduire les compagnies low cost à abandonner les dessertes régionales qui ont fait leur succès ? Si rien ne le laisse à penser aujourd’hui sauf exception, la diversité des politiques fiscales d’un pays à l’autre et l’octroi plus ou moins aisé d’aides à l’installation sur certains aéroports pourraient peser de plus en plus dans les choix futurs de ces opérateurs.

Jean-Claude Pennec

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