Le port de Barcelone est à l’offensive pour accroître davantage son hinterland en France. En témoigne cette opération de charme menée en septembre envers plus d’une soixantaine de transitaires, chargeurs, armateurs et institutionnels français invités dans la place catalane. Objectif : les convaincre d’orienter leur flux import ou export via Barcelone plutôt que par Marseille ou même Le Havre. Après avoir installé un port sec à Perpignan, la place portuaire a des arguments concrets à faire valoir. Depuis novembre 2023, trois trains par semaine font la navette entre Barcelone et Toulouse, et un par semaine entre Barcelone et Lyon. Ces convois directs de 750 m commercialisés par Railways Spain, Synergy et Naviland Cargo marquent « une étape historique rendue possible parce que Barcelone est le seul port d’Espagne connecté à l’écartement européen », souligne le hub. Le potentiel de massification est important, 14 % seulement des pré et post-acheminements totaux s’effectuant par rail. « Nous utilisons depuis un an ce service qui fonctionne bien sur le plan opérationnel », témoigne Landry Eymard, chargé en France du report modal chez Maersk, armateur à l’origine de ce projet.
Le port catalan est porté par une dynamique de croissance, son trafic a quasi doublé en dix ans, passant de 1,7 million de conteneurs équivalents vingt pieds (EVP) en 2013 à 3,2 millions en 2023 après un pic historique de 3,5 millions enregistré en 2022. De son côté, Marseille plafonne à 1,5 million d’unités tandis qu’Haropa, parti de 2,4 millions en 2013, a affiché à seulement 2,6 millions d’EVP à son compteur en 2023, ne parvenant pas à dépasser son plafond de verre de 3 millions atteint en 2021 et 2022.