La loi Climat et Résilience du 22 août 2021 a fixé un double objectif : réduire de moitié le rythme de l’artificialisation nouvelle entre 2021 et 2031, par rapport à la période 2011-2021 puis, à l’horizon 2050, atteindre une artificialisation nette égale à zéro. Il revient aux collectivités territoriales de les mettre en œuvre dans leurs documents d’urbanisme et de planification. C’est dans ce contexte que l’association Afilog, fédérant les acteurs de l’immobilier logistique et industriel en France, a alerté l’État et les collectivités, sur les enjeux fonciers de leurs activités. Selon elle, deux tiers des régions françaises souffriraient d’une « forte pénurie d’offres de foncier ». Cette « pénurie » est considérée comme « un frein à la réindustrialisation et à la transformation vers une économie bas carbone ». L’association appelle à mettre en œuvre, sans délai, l’objectif nº 5 de la Stratégie nationale logistique (SNL), présentée le 12 décembre 2022 : « Mettre le foncier au service de la décarbonation et du verdissement des chaînes logistiques. » Il prévoit, notamment, que la planification territoriale soit concertée entre l’État, pour l’articulation stratégique interrégionale et la planification des infrastructures majeures de transport, les Régions, au titre des SRADDET, les communes et intercommunalités via leurs SCoT et PLUi, et les acteurs privés pour intégrer leurs besoins. D’ici 2027, la SNL a fixé aussi « d’augmenter d’au moins 10 % le ratio entre le nombre de mètres cubes utiles et le nombre de mètres carrés de terrains mobilisés ». Les projets, visant à densifier les implantations et la levée des freins réglementaires associés, sont encouragés dans ce cadre (constructions en hauteur, réduction des surfaces de terrain non productives…). Un meilleur fléchage des friches à réhabiliter en faveur des activités logistiques, et la production d’énergie renouvelable, par l’installation de panneaux photovoltaïques sur la toiture des bâtiments, complètent la feuille de route de la SNL, en matière d’optimisation foncière.
L’impact environnemental des entrepôts logistiques est longtemps resté en retrait par rapport aux préoccupations liées au transport. Depuis quelques années, ces entrepôts démontrent qu’ils peuvent jouer un rôle dans la production d’énergie renouvelable par le biais, notamment, de l’installation de panneaux photovoltaïques sur leurs toits. La logistique est, enfin, de plus en plus reconnue comme indispensable à l’économie et une condition à la réindustrialisation. Pour identifier les pistes permettant de concilier son développement avec les enjeux environnementaux, l’Ademe a lancé le 20 février l’appel à projets « Entrepôts ». Avec une remise des dossiers prévue jusqu’au 31 mai 2023, il vise à soutenir des études consacrées aux nouvelles formes et nouveaux usages des entrepôts. Dans ce cadre, les travaux menés devront cerner les impacts environnementaux (gaz à effet de serre, polluants et autres nuisances, artificialisation des sols, consommation des ressources…), sociaux et économiques, de ces nouvelles formes et nouveaux usages, pour en tirer des préconisations, entre autres en matière de politiques publiques. L’appel à projets « Entrepôts » comporte, également, deux appels à manifestation d’intérêt sur les enjeux énergétiques et des friches pour les entrepôts logistiques.